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Bernard FAŸ (1893-1978)

Crédits : Wikipedia - https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Fa%C3%BF

Singulier, le destin de Bernard Faÿ (1893-1978) l’est à plus d’un titre. Américaniste comparatiste, spécialiste des Lumières en France et aux États-Unis, figure du Tout-Paris musical et littéraire de l’entre-deux-guerres et intime de Gertrude Stein, titulaire de la première chaire d’histoire des États-Unis de l’Amérique du Nord au Collège de France, puis nommé sous Vichy administrateur général de la Bibliothèque nationale et directeur du service antimaçonnique, il sera dégradé en 1946 et condamné aux travaux forcés à perpétuité pour intelligence avec l’ennemi, avant de s’évader dans des circonstances rocambolesques en 1951 pour se réfugier en Suisse. Gracié en 1959, il rentre en France et y poursuit pendant une vingtaine d’années une vie crépusculaire et impénitente, émaillée de multiples ouvrages tant historiques que littéraires.

L’ascension fulgurante

Né dans une famille de la grande bourgeoisie parisienne monarchiste, catholique et anti-dreyfusarde, fils de notaire, boiteux suite à une poliomyélite contractée dans son enfance, Bernard Faÿ fait des études de lettres classiques à la Sorbonne et est admis à l’agrégation de lettres en 1914. Bien que réformé, il s’engage dans la Croix Rouge dès août 1914 et rejoint la « Section des ambulances aux armées » créée par le comte Étienne de Beaumont, célèbre mécène de l’avant-garde artistique. L’expérience de la guerre s’avère capitale dans l’itinéraire de Faÿ : ambulancier au 32e corps d’armée, couronné de la croix de guerre à Verdun en 1917, il y fait un improbable apprentissage mondain entre aristocrates et figures du Tout-Paris artistique recrutés par Beaumont. La guerre est aussi pour lui le tremplin de sa découverte de l’Amérique : affecté à partir de janvier 1918 à la liaison auprès du corps expéditionnaire américain, il se lie d’amitié sur le front avec un étudiant de Harvard, Avery Claflin, un compositeur en herbe à qui Faÿ fera connaître après guerre dans le salon des Beaumont Darius Milhaud, Francis Poulenc et les musiciens du groupe des Six. Faÿ rejoint Claflin à Harvard comme étudiant gradué en septembre 1919, ayant obtenu une bourse de la fondation Victor Emmanuel Chapman par l’entremise d’Émile Legouis, professeur de littérature anglaise à la Sorbonne et secrétaire du comité de sélection. À Harvard, Faÿ voit s’épanouir son rêve d’une vie heureuse et libre, dans un monde d’hommes idyllique en harmonie avec ses penchants homosexuels. Il se lie avec les amis musiciens d’Avery Claflin, notamment Virgil Thomson, et obtient un Master of Arts au printemps 1920. À peine de retour en France, il repart dès l’automne pour New York comme chargé de cours à l’université Columbia, puis à l’université d’Iowa de 1921 à 1923. Initialement inscrit en thèse à la Sorbonne sur « Les relations littéraires entre l’Amérique et la France de 1775 à 1850 », il restreint par la suite son sujet à la période des Lumières et soutient une thèse en janvier 1925 intitulée « L’Esprit révolutionnaire en France et aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle », sous la direction de Charles Cestre. Publiée chez Champion, sa thèse reçoit un accueil très favorable aux États-Unis : le jury du prix Pulitzer déclare le livre, bien qu’hors concours car en français, le meilleur de l’année 1925 pour l’histoire américaine, et celui-ci obtient le premier prix Jusserand, décerné par l’American Historical Association.

Nommé chargé de cours à Clermont-Ferrand en 1923, puis professeur en 1925, il multiplie les voyages aux États-Unis jusqu’en 1938, sillonnant le pays comme conférencier et occupant divers postes de professeur invité dans des universités d’une côte à l’autre. Représenté par l’agence Bradley, il publie des deux côtés de l’Atlantique et devient le passeur reconnu et l’apôtre de la res americana en France, s’en prenant notamment dans Le Correspondant, revue catholique et royaliste, au pamphlet antiaméricain de Georges Duhamel Scènes de la vie future (1930). Ses biographies de Benjamin Franklin (1929), de George Washington (1931), ainsi que ses essais The American Experiment (1929, en collaboration avec Avery Claflin), et Roosevelt and His America (1933), tous rédigés en anglais et publiés dans de grandes maisons d’édition américaines, sont très favorablement reçus aux États-Unis et simultanément traduits en français. Faÿ devient ainsi l’universitaire français le mieux introduit aux États-Unis et, jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, son défenseur le plus patenté. Sa Civilisation américaine (1939), qui reprend pour partie The American Experiment, vient clore ce parcours transatlantique.

Le passeur des deux mondes et son amie Gertrude Stein

La littérature n’est pas en reste dans les activités de Bernard Faÿ. Membre avec Jean Giraudoux, Jean Cocteau, Max Jacob, Paul Morand, Valéry Larbaud et Jacques de Lacretelle du jury du Prix du Nouveau Monde, destiné à promouvoir aux États-Unis un jeune écrivain de langue française, Faÿ brille dans les salons de la haute société des deux rives de l’Atlantique. Mondain et dandy, il se délecte de la compagnie des écrivains en vue, Proust notamment, à qui il rend visite pour lui demander des suggestions de sujets sur La Recherche à destination de ses étudiants de Columbia. Dans ses cours et conférences aux États-Unis, Faÿ se fait le héraut des écrivains français qu’il admire, classiques comme modernes, y compris la jeune génération de cette avant-garde esthétique des années 20 au sein de laquelle il gravite. Ses articles pour les Nouvelles littéraires, rassemblés dans un Panorama de la littérature contemporaine (1925), puis traduits sous le titre Since Victor Hugo, French Literature of To-Day (1927), deviendront ainsi le manuel d’introduction à la littérature française contemporaine qui fera autorité dans le monde entier. Quant à son unique incursion dans le domaine de la fiction, Faites vos jeux, recueil de nouvelles expérimentales publié chez Grasset en 1927, elles ont chacune pour cadre une ville ou une université américaines.

Passeur dans les deux sens, Bernard Faÿ traduit en 1926 la nouvelle de Sherwood Anderson « L’Homme qui devint femme » (1923) ; en 1928 il rédige la préface de l’Anthologie de la poésie américaine d’Eugene Jolas et fait paraître sa Vue cavalière de la littérature américaine. À Paris, il fréquente les poètes américains Charles Henri Ford et Hart Crane, Paul Bowles, les éditeurs de la revue d’avant-garde transition, ainsi que les écrivains du cercle de la librairie de Sylvia Beach, « Shakespeare and Co ». Mais c’est surtout la rencontre en 1926 de Gertrude Stein, qui comme lui avait conduit, en compagnie de sa compagne Alice B. Toklas, des ambulances sur le front en 1918, qui s’avèrera déterminante. Devenu rapidement son intime, Faÿ est non seulement le sujet de l’un des Dix Portraits (en compagnie, entre autres, de Picasso, Apollinaire, Satie et Virgil Thomson) que rassemble Stein en 1930, mais ce portrait est le plus long de tous. Faÿ réciproque avec un long « Portrait de Gertrude Stein » pour La Revue européenne, avant d’entamer une série de traductions de ses œuvres : sa traduction de « Melanctha » (1909) paraît en 1931 dans l’anthologie Romanciers américains chez Denoël et Steele. Puis vient en 1933 la traduction d’une version très abrégée, à laquelle Stein et Faÿ travaillent de concert à l’été 1932, de The Making of Americans (publié à Paris en 1925), sous le titre Américains d’Amérique. Histoire d’une famille américaine. Cette traduction, effectuée en collaboration avec la baronne Jean Seillière et préfacée par Faÿ, sert de tremplin, dans sa version écourtée et grâce à l’entregent de William Bradley, à la publication chez Harcourt Brace de ce livre refusé au départ par tous les éditeurs aux États-Unis, contribuant par là même à relancer la carrière de Stein outre-Atlantique. Faÿ s’attelle ensuite à la traduction de L’Autobiographie d’Alice B. Toklas, autobiographie par procuration de Stein, écrite du point de vue de sa compagne, que William Bradley, devenu entre-temps l’agent de Stein, fait paraître chez Harcourt Brace en 1933. Faÿ non seulement traduit l’ouvrage qui paraît chez Gallimard l’année suivante, mais il en fait diverses recensions plus élogieuses les unes que les autres dans la presse française comme américaine. Éloges partagés, puisque Stein, qui relate dans cette autobiographie sa rencontre avec Faÿ et la ferveur de leur amitié, n’y ménage pas ses compliments à son endroit. L’étape suivante de cette complicité littéraire sera la tournée de conférences de Stein aux États-Unis entre octobre 1934 et mai 1935, pour laquelle Faÿ met à profit son carnet d’adresses et ses talents d’orateur, guidant Stein dans l’art de la parole publique, dette qu’elle lui reconnaît en lui dédiant son recueil Lectures in America (1935). C’est ainsi qu’au fil des ans se tisse « l’une des quatre amitiés permanentes de la vie de Gertrude Stein », de son aveu même dans son autobiographie – amitié qui ne se démentira pas jusqu’à sa mort en 1946, et que Toklas prolongera dans les années noires qui suivront pour Faÿ.

Le professeur au Collège de France

Ayant intrigué dès 1929 auprès de l’américanophile président du Conseil André Tardieu, Faÿ manœuvre en vue de la création d’une chaire d’études américaines au Collège de France, pour laquelle il s’estime tout désigné. Car outre sa thèse et ses biographies encensées aux États-Unis, Faÿ contribue aussi depuis la fin de la guerre à de multiples périodiques des deux côtés de l’Atlantique – The New York Times, The Saturday Review, Le Correspondant, La Revue européenne, La Revue de Paris, La Revue hebdomadaire, Le Figaro, Candide, etc. – sur tous les aspects de la vie, la politique et la culture américaines. L’habile campagne que mène Faÿ porte ses fruits. Elle débouche en 1931 sur la création au Collège de France d’une Chaire d’Histoire des États-Unis de l’Amérique du Nord à laquelle Faÿ ne manque pas de se faire élire en 1932, entre autres grâce à la candidature déclarée hors délai d’un historien plus chevronné et moins susceptible d’être considéré comme transfuge du domaine littéraire, André Siegfried.

Si l’histoire des États-Unis, y compris contemporaine, constitue l’essentiel des cours et séminaires dispensés par Faÿ au Collège de France, il n’en délaisse pas pour autant la littérature : ses conférences du mercredi portent, en 1934-35, sur les influences réciproques entre France et Amérique des poètes depuis Whitman et Edgar Poe jusqu’aux surréalistes ; en 1935-36, sur les courants nouveaux du roman américain entre 1900 et 1935 ; puis, en 1937-38, sur l’histoire du journalisme américain. Au fil des ans, on voit néanmoins s’infléchir son enseignement autour de la franc-maçonnerie anglo-saxonne, à laquelle il consacre un ouvrage en 1935, La Franc-maçonnerie et la révolution intellectuelle du XVIIIe siècle, qui paraît simultanément en France et aux États-Unis. Faÿ, rappelons-le, est issu d’une famille de la très haute bourgeoisie ultra-catholique et ultra-traditionnaliste, et s’il est fasciné par la modernité libérale et individualiste dont les États-Unis sont à ses yeux l’éclatant modèle, il n’en reste pas moins l’incarnation de la vieille droite monarchiste et réactionnaire en France. Et, avec le temps, son amour inconditionnel pour les États-Unis va basculer dans un désamour graduel : ainsi la série d’articles qu’il publie dans Je suis partout en 1935 à son retour des États-Unis, puis à nouveau en janvier 1937, porte un regard plus critique sur ce qu’il perçoit comme les dangers d’une dérive autoritaire de la présidence américaine. Deux mois plus tard, Faÿ prédit la chute de l’Amérique dans le communisme dans une conférence devant l’Académie des droits des nations à Berlin. Actif dans les cercles d’extrême droite, Faÿ, dont le modèle était Arthur Gobineau, est membre du conseil directeur du Rassemblement national pour la reconstruction de la France à partir de 1936. L’hebdomadaire Je suis partout, fondé en 1930, auquel il collabore, connaît dans ces mêmes années une nette inflexion antisémite et fasciste et c’est ici que l’on touche au paradoxe central de la vie de Faÿ : comment cet intellectuel internationalement reconnu, professeur au Collège de France, produit simultané de son milieu traditionnaliste monarchiste et de l’avant-garde esthétique de l’entre-deux-guerres, est-il devenu ce collaborateur de Vichy responsable de la répression de la franc-maçonnerie et complice des nazis ? Interrogation qui sert de moteur à l’enquête que mène Antoine Compagnon dans Le cas Bernard Faÿ. Et, au sein de cette interrogation générale, vient se greffer une autre contradiction apparente, celle de sa fidélité à Gertrude Stein dont la judéité n’est à aucun moment considérée comme un obstacle ou un frein à l’amitié indéfectible qui les lie. Partisans l’un comme l’autre de régimes forts par mépris de la social-démocratie et crainte du bolchévisme, Stein et Faÿ soutiennent Franco comme ils soutiendront Pétain. Collaborateur de La Gerbe, l’hebdomadaire maréchaliste d’Alphonse de Châteaubriand financé par les Allemands, Faÿ, dont la dévotion à Pétain remonte à Verdun, rejoint Vichy dès la défaite de juin 1940 et est nommé le 6 août 1940 administrateur général de la Bibliothèque nationale. Il cesse alors ses enseignements au Collège de France, dont il sera suspendu en août 1944, puis révoqué à compter de juin 1945.

L’administrateur général de la Bibliothèque nationale et la répression antimaçonnique

Membre du cercle rapproché de Pétain, Faÿ s’emploie à faire appliquer à la BN mesures gouvernementales de censure et autres lois antimaçonniques et antisémites. Sa nomination, aux premiers jours du régime de Vichy, à la tête de la BN ainsi que du Service des sociétés secrètes (SSS) n’est à l’évidence pas sans rapport avec les travaux maçonniques menés depuis sa thèse de 1925 et poursuivis au fil de ses enseignements au Collège de France. Chargé de centraliser et d’inventorier les archives maçonniques, Faÿ se retrouve ainsi au cœur de la machine de guerre de la Révolution nationale. Arrêté à la Libération, interné à Drancy puis à Fresnes, et reconnu coupable en décembre 1946 d’intelligence avec l’ennemi, Faÿ est condamné aux travaux forcés à perpétuité et à l’indignité nationale. Il verra sa peine commuée en vingt ans d’emprisonnement en 1948 ; incarcéré à l’île de Ré jusqu’en août 1950, puis dans un hôpital prison à Fontevrault jusqu’en mars 1951, il s’évade, déguisé en curé, de l’hôpital d’Angers en septembre 1951 et se réfugie en Suisse, où il retrouve un poste de professeur d’histoire à l’université de Fribourg. Amnistié en 1957, il est l’un des derniers collaborateurs graciés par le président Coty en 1959. Clamant n’avoir fait que son devoir, il s’enkyste dans ses protestations d’innocence et dans une idéologie de plus en plus fascisante que déploient ses derniers ouvrages où se mêlent catholicisme intégriste et révisionnisme historique. Quant aux Mémoires qu’il fait paraître en 1966, Les Précieux, Faÿ y consigne ses souvenirs et brosse non pas, comme Stein, dix mais huit portraits, de ces écrivains chers à son cœur qui ont illuminé pour lui la prodigieuse décennie des années 20 : Claudel, Proust, Gide, Morand, Giraudoux, Cocteau et Radiguet, sans oublier bien sûr Gertrude Stein, la seule femme de cet aréopage littéraire. Jusqu’au bout, Faÿ sera resté fidèle à cette amitié, et il se présente dans Les Précieux comme le protecteur du couple Stein-Toklas pendant l’occupation, celui qui a intercédé en personne auprès de Pétain pour s’assurer que le sous-préfet de Belley veille sur elles dans leur retraite de Culoz, celui qui a sauvé la précieuse collection de tableaux laissée rue Christine à Paris, que Stein a retrouvée intacte à la libération. Stein, de son côté, écrit au président de la République en soutien à Faÿ au moment de son procès, attestant le rôle qu’il a joué pour empêcher que sa collection ne tombe aux mains des nazis. Et c’est Toklas, dit-on, qui, après la mort de Stein, aurait vendu plusieurs dessins de Picasso pour financer l’évasion de Faÿ et son installation en Suisse.

L’énigme Bernard Faÿ

Histoire complexe donc que ce lien qui unit ces deux homosexuelles juives au catholique traditionnaliste et royaliste, lui-même homosexuel, devenu la cheville ouvrière des persécutions antimaçonniques, cette écrivaine dont les œuvres figurent sur la liste Otto de 1943 des ouvrages d’auteurs juifs censurés à celui qui présida à partir de sa création en 1941 le comité permanent du Conseil du livre français chargé de la censure de l’édition. Au final, l’itinéraire de Bernard Faÿ, personnage brillant de l’entre-deux-guerres, passeur de cultures reconnu des deux mondes, qui s’est perdu dans les abimes du pétainisme et de la collaboration, ne peut qu’interroger.

Notice et bibliographie établies par Sylvie MathéProfesseure de littérature des États-Unis, Aix-Marseille Université, LERMA UR 853
Pour citer cette notice : Notice Bernard FAŸ (1893-1978) par Sylvie Mathé, Dictionnaire des Passeurs de la Littérature des États-Unis, mise en ligne le 11 mai 2023 - dernière modification le 26 septembre 2024, url : https://dicopalitus.huma-num.fr/notice/bernard-fay-1893-1978/ 

Bibliographie

FAŸ, Bernard. L’Esprit révolutionnaire en France et aux États-Unis à la fin du XVIIIe siècle. Paris: Librairie Ancienne Edouard Champion, 1925 [The Revolutionary Spirit in France and America. New York: Harcourt Brace, 1927].

FAŸ, Bernard. Bibliographie critique des ouvrages français relatifs aux États-Unis (1770-1800). Paris : Librairie Ancienne Edouard Champion, 1925.

FAŸ, Bernard. Panorama de la littérature contemporaine. Paris: Simon Kra, éditions du Sagittaire, 1925 (édition augmentée 1929) [Since Victor Hugo, French Literature of To-Day. Boston : Little, Brown, 1927].

FAŸ, Bernard. Faites vos jeux. Paris : Bernard Grasset, 1927.

FAŸ, Bernard. Vue cavalière de la littérature américaine. Revue hebdomadaire, 12 et 19 mai 1928.

FAŸ, Bernard et Avery Claflin. The American Experiment. New York : Harcourt Brace, 1929.

FAŸ, Bernard. Benjamin Franklin, bourgeois d’Amérique. Paris : Calmann-Lévy, 1929.

FAŸ, Bernard. Franklin, the Apostle of Modern Times. Boston : Little, Brown, 1929.

FAŸ, Bernard. Benjamin Franklin, citoyen du monde. Paris : Calmann-Lévy, 1930.

FAŸ, Bernard. George Washington, Republican Aristocrat. Boston : Houghton Mifflin, 1931 [George Washington, gentilhomme. Paris : Bernard Grasset, 1932].

FAŸ, Bernard. The Two Franklins, Fathers of American Democracy. Boston : Little, Brown, 1933.

FAŸ, Bernard. Roosevelt and His America. Boston : Little, Brown, 1933 [Roosevelt et son Amérique. Paris : Librairie Plon, 1933].

FAŸ, Bernard. La Franc-maçonnerie et la révolution intellectuelle du XVIIIe siècle. Paris : Edition de Cluny, 1935 [Revolution and Freemasonry, 1680-1800. Boston : Little, Brown, 1935].

FAŸ, Bernard. Civilisation américaine. Paris : Simon Kra, 1939.

FAŸ, Bernard. La Grande Révolution, 1715-1815. Paris : Le Livre contemporain, 1959.

FAŸ, Bernard. Les Précieux. Paris : Perrin, 1966.

FAŸ, Bernard. La Guerre des trois fous. Hitler, Staline, Roosevelt. Paris : Perrin, 1969.

 

Traductions 

ANDERSON, Sherwood. « L’Homme qui devint femme » [“The Man Who Became a Woman” in Horses and Men, 1923]. Paris : Émile-Paul, 1926.

STEIN, Gertrude. « Melanctha » [“Melanctha” in Three Lives, 1909]. Romanciers américains. Paris : Denoël et Steele, 1931.

STEIN, Gertrude. Américains d’Amérique. Histoire d’une famille américaine [The Making of Americans: Being a History of a Family’s Progress, 1925, 1934]. Trad. avec la Baronne Jean Seillière. Paris : Stock, 1933.

STEIN, Gertrude. L’Autobiographie d’Alice B. Toklas [The Autobiography of Alice B. Toklas, 1933]. Paris : Gallimard, 1934.

 

 

Bibliographie secondaire 

BANKS, Eric. « Wars They Have Seen », The Chronicle of Higher Education, 23 octobre 2011.

BURNS, Edward M. et Ulla E. Dydo, ed. « Gertrude Stein: September 1942 to September 1944 » in The Letters of Gertrude Stein and Thornton Wilder. New Haven: Yale University Press, 1996.

COMPAGNON, Antoine. Le cas Bernard Faÿ.  Paris : Gallimard, 2009.

HARVEY, John L. « Conservative Crossings: Bernard Faÿ and the Rise of American Studies in Third-Republic France », Historical Reflections, vol. 36, n°1, 2010, p. 95–124.

MALCOLM, Janet. Two Lives: Gertrude and Alice. New Haven : Yale University Press, 2007.

WILL, Barbara. Unlikely Collaboration: Gertrude Stein, Bernard Faÿ, and the Vichy Dilemma. New York : Columbia University Press, 2011.

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