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Maurice-Edgar COINDREAU (1892-1990)

Crédits : Babelio

Découvreur, traducteur, préfacier des écrivains états-uniens, Maurice-Edgar Coindreau fut tout cela à la fois ; selon la formule célèbre de Sartre en 1948 : « La littérature américaine, c’est la littérature Coindreau. » (Mémoires, xv) Par surcroît, il le fut vers le monde hispanophone et pour les écrivains hispanophones des deux rives de l’Atlantique. œuvre foisonnante : le catalogue de la BNF compte 131 entrées textuelles, où l’on identifie une cinquantaine de livres traduits, dont 35, soit près des trois-quarts, depuis l’anglais américain, le reste, soit 13, depuis l’espagnol, c’est-à-dire en moyenne un livre par an pendant les 38 ans de sa carrière américaine.

La parution des traductions s’appuyait en règle générale sur des préfaces confiées à des auteurs français respectés, dans un processus de « transfert de capital symbolique » d’un auteur connu à un auteur moins connu, pour utiliser un concept bourdieusien. La préface était évidemment aussi l’occasion d’orienter l’interprétation de l’œuvre (on connaît l’impact de la formule de Malraux, tout juste auréolé du Goncourt pour La Condition humaine, sur Sanctuaire de Faulkner : « l’irruption de la tragédie grecque dans le roman policier »). Gisèle Sapiro a décrit ce processus de légitimation dans « Faulkner in France: Or How to Introduce a Peripheral Unknown Author in the Center of the World Republic of Letters ». La liste sélective de préfaces donnée en annexe montre comment assez vite Coindreau devient lui-même sa propre caution, plaçant ses préfaces comme essais introductifs dans des périodiques littéraires. Sapiro relate aussi la rivalité entre les deux principaux traducteurs de Faulkner, Coindreau et Raimbault, qui se manifestait notamment par préfaces interposées.

En 1946, au sortir de la guerre, paraît sous le titre Aperçus de littérature américaine un recueil d’essais et fragments, parfois antérieurement parus sous forme de préfaces, et qui sera repris partiellement en anglais dans The Time of William Faulkner. La première moitié du livre est destinée à présenter à un public français une vue d’ensemble du roman américain (plus de cent titres sont évoqués) ainsi que quelques grandes tendances : la place qu’y tient le cadre du college, spécificité américaine qu’on ne retrouve pas en France, le rôle de l’alcool dans un pays où le puritanisme inhibe le sujet de la sexualité, la brutalité. Suit une deuxième partie constituée d’une synthèse sur les principaux romans de Faulkner parus, trois textes sur Erskine Caldwell, John Steinbeck et Thomas Wolfe. Des années plus tard, un recueil d’essais et préfaces, réunis et traduits pour l’essentiel par George McMillan Reeve avec le concours de Coindreau, The Time of William Faulkner, a French View of Modern American Fiction (1971), reprend une partie de ce matériau à destination d’un public états-unien, 11 articles et préfaces sur Faulkner, 6 préfaces sur des contemporains et successeurs. On y trouve également un inventaire qui s’avoue incomplet, mais qui comprend 38 articles en français, 26 en espagnol (on y relève le titre prémonitoire d’un essai consacré dès 1935 au « réalisme magique ») – en somme des dizaines de comptes-rendus dans des revues françaises et argentines, toujours sur les découvertes de Coindreau en matière de littérature américaine. Une activité d’écriture d’autant plus époustouflante qu’il se consacrait dans le même temps très consciencieusement à son métier de professeur de français et de littérature française à l’université de Princeton, en marge duquel il fut l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages à finalité pédagogique. La maîtrise des références multiculturelles allait être un atout précieux pour la traduction.

Maurice-Edgard Coindreau (pour l’état-civil, mais le plus souvent Edgar à l’anglaise en guise de middle name, pour faire américain) n’était pas prédestiné à devenir un ambassadeur des lettres anglophones : professeur d’espagnol de formation, il commença par profiter de l’occasion offerte d’enseigner à Madrid, au Lycée français. Préparant l’agrégation d’espagnol, il fréquentait parallèlement l’université Complutense. Par un condisciple espagnol, José Robles Pazos, il fit la connaissance d’un lecteur d’anglais un peu plus jeune que lui, un certain John Dos Passos. La réussite à l’agrégation le menaçant d’un retour en France dans un ennuyeux lycée de province alors qu’il avait pris goût au vent du large, il décide en 1923, comme José Robles, de suivre Dos Passos rentré à l’université Johns Hopkins de Baltimore, en prenant un poste à l’université de Princeton, où le département de français recrute, pas très loin de Baltimore.

Les calepins dans lesquels il garde la trace de ses productions, recueillis et compilés par Michel Gresset, permettent de retracer une activité transatlantique diverse et intense. Dès 1925, il écrit des comptes-rendus de nouvelles parutions américaines ou espagnoles (les premiers sont consacrés à John Dos Passos, Ramón del Valle-Inclán et Sinclair Lewis) pour des revues états-uniennes ou françaises, puis, très vite, il va s’atteler, avec l’aide de l’auteur, à la traduction en français de Manhattan Transfer, qui paraît en 1928 à la NRF (José Robles s’est chargé de la traduction en espagnol). Il l’avouera dans ses mémoires : l’exercice avait pour but collatéral d’améliorer son niveau d’anglais. Projet pas si donquichottesque que cela, car, à l’époque, l’apprentissage d’une langue étrangère comme d’une langue morte passe très souvent par la pratique de la traduction littéraire. Le choix de cette œuvre moderniste, particulièrement polyphonique, est excellent pour qui veut travailler les niveaux de langue. Mais il va particulièrement à l’encontre du goût français de l’époque, habitué à ce que les romans soient rédigés dans une langue « littéraire » uniformément soutenue.

Dans les années trente, Gallimard ayant choisi d’investir dans la littérature américaine, Coindreau apporte à cet éditeur une compétence rare, qui est de lire suffisamment bien l’anglais pour repérer les œuvres dignes d’être traduites. Le fondateur de la maison d’édition l’a en effet chargé de leur signaler tout ouvrage digne d’intérêt pour les lecteurs français, voire parfois, d’intervenir auprès des agents littéraires états-uniens. En somme, Coindreau devient scout pour Gallimard et fournit un livre traduit par an, tous auteurs confondus. S’il est surtout connu pour ses traductions de William Faulkner, il n’est pas l’auteur de la première traduction parue, Sanctuaire, ni le plus prolifique (ce sera René-Noël Raimbault). Mais, dès 1931, soit juste après la parution de Sanctuary, remarquant cet écrivain émergeant auquel s’intéressent aussi Jean Paulhan et la NRF, ainsi que Valery Larbaud et André Malraux, il publie un des tout premiers articles signalant « William Faulkner », dans la Nouvelle Revue Française. Il y souligne qu’après deux romans à peu près ignorés, Faulkner s’est révélé comme un des jeunes auteurs les plus prometteurs de la littérature états-unienne avec Le Bruit et la Fureur, ce qu’a confirmé la parution de Tandis que j’agonise et de Sanctuaire. Il commence à traduire ses nouvelles (« Une rose pour Emily », « Septembre ardent », publiées en 1932). 

Dans la série d’entretiens qu’il accorde à Christian Giudicelli, Coindreau apparaît comme un traducteur hédoniste, qui choisit de promouvoir et de traduire ce qui lui plaît, surtout pour ne « pas [s]’ennuyer » (Mémoires 119). Une exception notable : les deux romans d’Ernest Hemingway, qu’il n’aime guère, L’Adieu aux armes (1932) et Le Soleil se lève aussi (1933). Mais c’était juste après sa première traduction du roman de Dos Passos, Manhattan Transfer, et il ne pouvait pas résister à l’amicale pression de Gaston Gallimard. Cependant, tous ses choix se portent sur des œuvres majeures, prometteuses : celles, par exemple, de John Steinbeck, Des Souris et des hommes (1939) et Les Raisins de la colère, dont la traduction est achevée par Marcel Duhamel, 1947. À vrai dire Coindreau n’avait pas le même enthousiasme pour ce roman, pour lequel il avait proposé un titre inspiré de La Fontaine, Le Ciel en sa fureur, jugeant la référence biblique de l’original moins évocatrice pour son public français. D’Erskine Caldwell il traduit quatre ouvrages : Le Petit arpent du bon Dieu (1936), La Route au tabac (1937), Un pauvre type (1945), Terre tragique (1948). Si son attention se porte sur les générations émergentes, il reste fidèle à la littérature du Sud. Vendéen, n’avait-il pas tendance à voir dans cette région des États-Unis hantée par un passé douloureux l’équivalent de la marginalité de sa province ?

De William Maxwell, il traduit La Feuille repliée (1948) ; de Truman Capote, Les Domaines hantés (1949), La Harpe d’herbe (1952), Un arbre de nuit (1953) ; de William Goyen, La Maison d’haleine (1964), Le fantôme et la chair (1956) ; de Flannery O’Connor, La Sagesse dans le sang (1959), Et ce sont les violents qui l’emportent (1965) ; de William Styron, qu’il avait contribué avec Michel Mohrt à « arracher » à  Laffont qui s’apprêtait à le signer, La Proie des Flammes (1962) et Les Confessions de Nat Turner (1969) ; de Fred Chappell, L’Hameçon d’or (1965), Le Dieu-poisson (1971) ; de Reynolds Price, Les Noms et les Visages de héros (1965). Une fois qu’il a pris sa retraite, ses traductions se font souvent en collaboration : de Shelby Foote, L’Enfant de la fièvre (en collaboration avec Claude Richard, 1975), Tourbillon (en collaboration avec Hervé Belkiri-Deluen, 1978) ; de Vladimir Nabokov, Feu pâle (avec Raymond Girard, 1965) ; de John Dos Passos encore, La Belle Vie (avec Claude Richard, 1968) ; de William Humphrey, D’un temps et d’un lieu (avec Jean Lambert, 1972).

Dans ses entretiens radiophoniques tardifs, Coindreau affiche une certaine nonchalance quant à son art, ce qui n’interdit pas d’en dégager de forts traits méthodologiques. Dans le choix des œuvres méritant d’être offertes au lectorat français d’abord : Hemingway, avec ses rodomontades de mâle fragilisé, n’est pour lui qu’un racoleur qui peuple ses romans de ratés, mais il flatte le goût des Français pour une Amérique qu’ils ne connaissent pas autrement (ils ne voyagent pas et ne parlent pas l’anglais) et qu’ils se représentent en proie à « la sexualité, la soûlerie, la bagarre » (Mémoires 43). Or Coindreau n’aime pas les livres faciles, à la mode ; de fait, à propos de sa découverte de William Goyen, il dit à Christian Giudicelli prendre un malin plaisir à s’intéresser précisément aux livres que certains critiques dédaignent ! Comme Gide, il a tendance à estimer que ce n’est pas avec des bons sentiments qu’on fait de la bonne littérature.

Dans ses essais et articles, Coindreau s’attache tantôt à faire comprendre les écrivains américains aux lecteurs français (et hispano-américains), tantôt à expliquer aux États-Uniens comment les Français les perçoivent. En 1937, Coindreau avait publié dans une revue universitaire américaine, la Kansas City University Review, un article sur ses critères de choix, intitulé « France and the Contemporary American Novel » (repris dans The Time of William Faulkner). Le professeur de lettres françaises y généralise les différences entre les goûts du public dans les deux aires culturelles, le goût français s’enracinant, selon lui, dans les trois siècles qui le relient au classicisme. Or, la tâche du traducteur est d’adapter le matériau étranger de telle manière que les lecteurs puissent l’apprécier comme s’il avait été écrit en français – ce que le traductologue et traducteur germaniste Antoine Berman appelle la tradition ethnocentrique, dans laquelle la culture dont la langue de la traduction est le véhicule est considérée comme plus aboutie. François Pitavy souligne l’influence de Coindreau dans la création d’un « Faulkner français » : alors que les Américains voient dans l’auteur de Sanctuaire un écrivain à scandale, typique d’un Sud gothique et marginal, Coindreau contribue à « dérégionaliser » Faulkner en le replaçant dans une lignée occidentale classique et universaliste qui remonterait à l’Odyssée. Pour que l’œuvre étrangère plaise en France, elle doit obéir à certains critères, dont la finesse de l’analyse psychologique (héritage de la comédie de caractères de Molière). L’intrigue a peu d’importance, mais les Français sont réalistes et ils vont aussi s’intéresser à l’apport documentaire sur un pays qu’ils ne visitent qu’à travers la littérature (d’où le peu de cas que fait Coindreau de Henry James, trop européen à ses yeux). Dans sa préface à La Sagesse du sang de Flannery O’Connor, il signale ainsi que l’écriture de l’auteur ne présente pas de rugosité particulière, et qu’aucun détail scabreux ne risque d’effaroucher les âmes sensibles, mais qu’en revanche le milieu évangéliste dans lequel se développe ce roman peut désorienter le lecteur français : son approche est ici directement historique et anthropologique, avant une explication soigneuse de la position religieuse de l’écrivaine. Dans ses articles généraux sur le roman américain, il en relie les grandes tendances au mode de vie américain : les romans « alcooliques » et ceux qui prennent pour cadre la vie universitaire seraient à lier à un puritanisme qui interdit d’aborder la question de la sexualité.

La rudesse et la masculinité, l’hétérogénéité de la littérature américaine seraient à imputer à un manque de maturité. Coindreau estime qu’il n’est pas souhaitable de chercher à rendre la langue populaire dans ses variantes ethniques, régionales et sociales, comme les écrivains américains ont commencé à le faire depuis Mark Twain. La littérature états-unienne offre des « caractères » qui correspondent à des interactions sociales universelles, telles qu’elles s’incarnent outre-Atlantique. Il n’y a donc pas de raison pour que la langue d’une domestique noire soit plus typée que celle que Flaubert attribue à une Félicité dans Un Cœur simple

On m’a souvent demandé : « Comment traduire le dialecte ? » C’est, à mon avis, un détail de peu d’importance. Si les paysans de l’œuvre de Faulkner parlent un dialecte du Mississippi, ils parlent avant tout comme des paysans, et rien d’autre n’a d’importance. Le même raisonnement peut être appliqué aux Noirs. Si Dilsey, l’admirable « mammy » de la famille Compson dans Le Bruit et la fureur, retient notre attention, ce n’est pas à cause de la couleur de sa peau. Ce qui fait d’elle un grand personnage de fiction, c’est la noblesse de son caractère, ses qualités de dévouement, d’abnégation et d’endurance, autant de qualités qui peuvent être rendues dans n’importe quelle langue sans nuire le moins du monde à la grandeur de Dilsey. Tous les hommes de ma génération ont connu dans les foyers de leurs parents et de leurs grands-parents des homologues blancs de Dilsey. Nous savons comment ils parlaient et c’est ce qui compte pour nous. (« On Translating Faulkner » 109-110 ; ma traduction)

Le réalisme auquel les Français seraient attachés ne va donc pas jusqu’au réalisme social. Le français de Coindreau et des personnages dont il cite les propos est soigné, scrupuleusement correct, classique. Patrick Hersant, qui a consulté le fonds Coindreau à l’Institut Mémoires de l’édition Contemporaine (IMEC) de Caen, montre quelques exemples de la technique de traduction de Coindreau, qui passe généralement par une première phase de traduction proche de l’original, pour aboutir à une traduction en français correct, et élégante. Coindreau lui-même s’exprime à l’oral en faisant un usage quelque peu désuet du passé simple et les imparfaits du subjonctif lui viennent naturellement.  Dans le « coup de phare » dont il éclaire l’œuvre de son ami et père spirituel dans la revue Translittératures (2, 1991), Michel Gresset met l’accent sur la musique de la langue de Coindreau, ami de Darius Milhaud et des Casadesus, avec lesquels il s’était réfugié au Mexique pendant la guerre. Le rythme de la phrase, son équilibre, ses tonalités, déterminent le choix des œuvres traduites : de La Maison d’haleine de Goyen, Coindreau dit y avoir trouvé « une belle prose simple, rêveuse et cadencée. Ce fut pour moi une véritable volupté de traduire un texte de cette valeur » (Mémoires 82). Rendre ces tonalités est aussi précieux que l’exactitude de la traduction. Voire plus quand il s’agit de titres : « c’est là où on risque le plus de plaquer des accords discordants » (Mémoires 133). Il lui arrive de trouver dans la littérature française des résonances évocatrices équivalentes à celles que le lecteur anglophone trouve dans l’original. Gresset se souvient : « […] il lui arrivait de recourir à une citation pour traduire quelques mots : par exemple “a steep sandy hill” devenait chez lui, comme dans “Le Coche et la Mouche”, “un chemin sablonneux, malaisé”. » (Mémoires ix)

Certes, en acclimatant la matière des auteurs américains de telle manière qu’on pût croire qu’ils avaient écrit en français, Coindreau pouvait difficilement transposer avec toute leur intensité les innovations par lesquelles les écrivains états-uniens redynamisaient leur langue. Le parler de Benjy dans Le Bruit et la fureur est moins disruptif, plus clairement ponctué, avec une syntaxe moins lacunaire que dans l’original, mais Coindreau n’est pas Borges, pour qui les audaces d’un écrivain dans sa propre langue permettent au traducteur de se faire écrivain en ce qu’elles l’autorisent à réveiller les potentialités encore endormies de sa langue cible.

Malgré ses prudences, les écrivains que Coindreau a révélés comme les nombreuses préfaces et analyses par lesquelles il les a valorisés ont contribué à faire une place au modernisme américain et rendu possible bien des audaces ultérieures. Quant à son activité de traducteur de premier ordre, elle fut couronnée en 1980 par l’instauration, sous l’impulsion de Michel Gresset, du Prix Maurice-Edgar Coindreau du meilleur livre américain de l’année en traduction française.

Notice et bibliographie établies par Jacques PothierProfesseur émérite, littérature. Centre d'Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines, UVSQ-Université Paris-Saclay
Pour citer cette notice : Notice Maurice-Edgar COINDREAU (1892-1990) par Jacques Pothier, Dictionnaire des Passeurs de la Littérature des États-Unis, mise en ligne le 14 décembre 2023 - dernière modification le 24 septembre 2024, url : https://dicopalitus.huma-num.fr/notice/maurice-edgar-coindreau-1892-1990/ 

Bibliographie

Bibliographie primaire

Œuvres traduites (sélection parmi les auteurs états-uniens, par ordre chronologique)

Sauf exception mentionnée, les traductions sont publiées chez Gallimard. Cette sélection comprend notamment toutes les traductions préfacées par M. E. Coindreau.

DOS PASSOS, John. Manhattan Transfer [Manhattan Transfer, 1925]. 1928

HEMINGWAY, Ernest. L’Adieu aux armes [A Farewell to Arms, 1929]. Préf. Pierre Drieu la Rochelle, 1932.

HEMINGWAY, Ernest. Le soleil se lève aussi [The Sun Also Rises, 1926]. Préf. Jean Prévost, 1933.

FAULKNER, William. Tandis que j’agonise [As I Lay Dying, 1930]. Préf. Valéry Larbaud, 1934.

FAULKNER, William. Lumière d’août [Light in August, 1932] Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1935.

CALDWELL, Erskine. Le Petit arpent du bon Dieu [God’s Little Acre, 1933]. Préf. André Maurois, 1936.

FAULKNER, William. Le Bruit et la fureur [The Sound and the Fury, 1929]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1938.

STEINBECK, John. Des souris et des hommes [Of Mice and Men, 1937]. Préf. Joseph Kessel, Introd. Maurice Edgar Coindreau, 1939.

CALDWELL, Erskine. Un pauvre type [Poor Fool, 1930]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1945.

MAXWELL, William. La Feuille repliée [The Folded Leaf, 1945]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1948.

CAPOTE, Truman. Les Domaines hantés [Other Voices, Other Rooms 1948]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1949.

FAULKNER, William. Les Palmiers sauvages [The Wild Palms, 1939]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1952.

GOYEN, William. La Maison d’haleine [The House of Breath, 1950]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1954.

FAULKNER, William. Requiem pour une nonne [Requiem for a Nun, 1951]. Préf. Albert Camus, 1957.

O’CONNOR, Flannery. La Sagesse dans le sang [Wise Blood, 1952]. Préf. Maurice Edgar Coindreau, 1959.

NABOKOV, Vladimir. Feu pale [Pale Fire, 1962], avec Raymond Girard, 1965.

DOS PASSOS, John. La Belle vie [The Best Times: an Informal Memoir, 1966], avec Claude Richard, 1968.

CHAPPELL, Fred. Le Dieu poisson [Dagon, 1968]. Préf. Maurice Edgar Coindreau. Paris :  Christian Bourgois, 1971.

HUMPHREY, William. D’un temps et d’un lieu [A Time and a Place, 1968], avec Jean Lambert, 1972.

FOOTE, Shelby. Tourbillon [Follow Me Down, 1950], avec Hervé Belkiri-Deluen, 1978.

Préfaces (sélection)

En plus des préfaces à ses propres traductions répertoriées ci-dessus.

BRODIN, Pierre. Le roman régionaliste américain. Paris : G.F. Maisonneuve, 1937.

ROSS MILLER, Heather. L’Orée des bois [The Edge of the Woods, 1964], Trad. Michel Gresset, 1967.

Falkner, Cl. W. C. La Rose blanche de Memphis [The White Rose of Memphis, 1881]. Trad. Madeleine Jambon. Paris : Julliard, 1970.

Essais, mémoires, articles (sélection)

« William Faulkner ». Nouvelle Revue Française 213, 1er juin 1931.

« L’Amérique et les romans alcooliques. Cahiers du sud, avril 1932, p. 166-173.

« Le puritanisme de William Faulkner » [préface de Lumière d’août]. Cahiers du sud, avril 1935, p. 259-267.

« France and the Contemporary American Novel ». The Kansas City University Review, vol. 3, no. 4 (1937), p. 273-279.

« William Faulkner : prix Nobel de littérature ». France-Amérique 236, 26 novembre 1950, p. 9.

« L’art de William Faulkner ». France-Amérique 237, 3 décembre 1950, p. 9-10.

« William Faulkner in France ». Yale French Studies 10, 1953, p. 85-91.

« From Bill Cody to Bill Faulkner ». The Princeton University Library Chronicle, vol. 17, no. 4, 1956, p. 185-190.

« On Translating Faulkner ». The Princeton University Library Chronicle, vol. 18, no. 3, 1957, p. 108–13. JSTOR, https://doi.org/10.2307/26402985. Consulté le 9 Nov. 2023.

« L’art de la traduction ». Bulletin de la société des professeurs de français en Amérique, 1960, p. 17-23.

Ouvrages

COINDREAU, Maurice Edgar. Aperçus de littérature américaine. Paris : Gallimard, 1946.

COINDREAU, Maurice Edgar. The Time of William Faulkner: A French View of Modern American Fiction. Columbia : University of South Carolina Press, 1965, 1971.

COINDREAU, Maurice Edgar et GIUDICELLI, Christian. Mémoires d’un traducteur. Entretiens avec Christian Giudicelli. Paris : Gallimard, 1974, 2ème édition augmentée d’une préface de Michel Gresset, 1992.

 

Bibliographie secondaire

Fonds Maurice-Edgar Coindreau, Institut Mémoires de l’édition contemporaine, Caen, cotes 394GSS/1 à 13.

BERMAN, Antoine. La traduction et la lettre, ou l’auberge du lointain. Paris : Seuil, 1999.

Chénetier, Marc. « Ferry tales : des goûts et des couloirs. Au risque du contemporain », Transatlantica [En ligne], 2 | 2022, mis en ligne le 01 décembre 2022, consulté le 04 décembre 2023.

DE SAINT PHALLE, Thérèse, « Maurice-Edgar Coindreau prospecte la jeune littérature américaine », Le Monde, 6 avril 1963.

GRESSET, Michel. « Coup de phare : Maurice-Edgar Coindreau, 1892-1990 ». Translittérature, n° 2, 1991, p. 42-52. Consulté le 4-11-2023.

GRESSET, Michel. « Bibliographie des traductions publiées en volume par Maurice Edgar Coindreau », Translittérature, n° 2, 1991, p. 50-52. [Reprise de Mémoires d’un traducteur]. Consulté le 4-11-2023.

GRESSET, Michel. « Maurice Edgar Coindreau, traducteur ou “passeur” ? ». Figures du passeur. Éd. Paul Carmignani. Perpignan : Presses universitaires de Perpignan, 2002, p. 385-392.

HERSANT, Patrick. Fonds Maurice-Edgar Coindreau. Manuscrits de Traduction, 1 janvier 2021.

HERSANT, Patrick. « The Coindreau archives: A translator at work ». Éd. Ariadne Nunes et al.Genetic Translation Studies. Conflict and Collaboration in Liminal Spaces. Londres : Bloomsbury, 2020, p. 163-178.

PITAVY, François. « Faulkner’s Reception in France ». The Translations of Faulkner in Europe. Éd. Rosella Mamoli Zorzi. Venise : University of Venice Ca’ Foscari, 1998, p. 11-21.

POTHIER, Jacques. « France and the American South: Transatlantic Misreadings and Mythmaking ». In Richard GRAY, Waldemar ZACHARASIEWICZ, ed. Transatlantic Exchanges: The American South in Europe – Europe in the American South. Vienne (Autriche): Österreichischen Akademie des Wissenschaften, 2007, p. 335-345.

POTHIER, Jacques.  « Passeurs de Modernité : Coindreau et Sartre ». Sociocriticism, 2018, vol. 33, no.1-2, p. 369-394.

SAPIRO, Gisèle. « Faulkner in France: Or How to Introduce a Peripheral Unknown Author in the Center of the World Republic of Letters ». Journal of World Literature 1 (2016), p. 391-411.

VIDAL, Bernard. « Plurilinguisme et traduction. Le vernaculaire noir américain : enjeux, réalité, réception à propos de The Sound and the Fury ». TTR : traduction, terminologie, rédaction, vol. 4, n° 2, 1991, p. 151-188.

 

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