Crédits : Logo du prix, Archives du Prix Maurice Edgar Coindreau, in Archives Marc Chénetier
En 1981, Michel Gresset et Marc Chénetier, alors tous deux traducteurs et professeurs de littérature des États-Unis à l’université, fondent la Société des amis de Maurice Edgar Coindreau (SAMEC). Comme le précisent ses statuts, cette association (loi 1901), active jusqu’en 2016, a pour but de « contribuer à une meilleure connaissance des lettres américaines en France et d’en encourager la traduction en français ». Coindreau, mentor de Gresset et Chénetier alors qu’ils n’étaient encore qu’étudiants, est, à l’époque, l’un des plus célèbres traducteurs français de littérature de États-Unis. C’est dans son salon que Gresset et Chénetier se sont rencontrés et qu’ils ont pris part à de nombreuses discussions sur cette littérature à laquelle ils allaient consacrer leur carrière. Les traductions de Coindreau ont fait entendre pour la première fois en France les voix de Faulkner, Dos Passos ou encore Steinbeck dès la fin des années 1920, autant d’auteurs qu’il a lui-même amenés à Gallimard bien avant qu’ils obtiennent le succès mondial que l’on sait. Pour Coindreau, un traducteur devait à tout prix rester fidèle à l’auteur et à l’œuvre de départ : « un traducteur est un homme qui n’a aucun droit, que des devoirs », explique-t-il dans Mémoires d’un traducteur. Entretiens avec Christian Giudicelli (131), tout en soulignant que sa seule obligation est de respecter scrupuleusement la langue française. Dans la préface du même livre, Michel Gresset se remémore l’avoir « longuement vu travailler » et avoir toujours été « très étonné de la légèreté de son matériel : il n’avait que deux dictionnaires, le petit Webster (pas même le gros !) et le petit Larousse » (Gresset XI). Au rythme d’une traduction par an, ce traducteur studieux et passionné est entré dans le panthéon restreint des traducteurs reconnus comme un pionnier, voire un visionnaire qui a su repérer avant tout le monde les futurs grands écrivains états-uniens de la première moitié du XXe siècle.
La SAMEC sert à Gresset et Chénetier de cadre officiel pour mettre en place et administrer un prix de traduction littéraire qui devait tout naturellement porter le nom du grand traducteur. L’objectif des membres du jury du Prix Coindreau est de récompenser chaque année la meilleure traduction d’une œuvre états-unienne en français. Entre 1981 et 2016, le jury met à l’honneur près de 40 traductions appartenant principalement au genre du roman, de la nouvelle et de la poésie, destinées à devenir des références de qualité pour les lecteurs. Paterson, un recueil de poèmes de William Carlos Williams traduit par Yves Di Manno, est le premier ouvrage couronné en 1982. Si le Prix Coindreau entend signaler la qualité exceptionnelle d’une traduction d’un ouvrage publié en anglais américain, il a également pour but, et de manière encore plus significative, de valoriser les traducteurs eux-mêmes aux côtés des œuvres originales et de leurs auteurs. Le prix devient rapidement un agent majeur dans la promotion des échanges littéraires entre les États-Unis et la France.
Création du prix
À la création du Prix Coindreau, en 1981, Michel Gresset occupe le poste de président de l’association, Didier Coupaye celui de trésorier et Philippe Mikriammos celui de secrétaire. Avec Marc Chénetier, ils travaillent d’arrache-pied pour faire connaître leur projet auprès de tous les acteurs qui vont constituer le réseau permettant au prix d’exister et de se développer. Ils contactent ainsi les maisons d’édition en qualité d’alliés littéraires indispensables « à la réussite de cette entreprise » (lettre de Michel Gresset aux éditeurs, 9 juin 1981). En parallèle, ils demandent à une presse souvent spécialisée, qui inclut notamment Le Monde, Le Monde des livres, Livres hebdo, Le Figaro, Libération et La Quinzaine littéraire, de diffuser tous leurs communiqués, et notamment l’annonce du lauréat de l’année. Enfin, ils engagent une longue bataille pour trouver des aides financières pérennes pouvant assurer la viabilité du prix. Dans les premiers temps, la SAMEC doit compter principalement sur les cotisations de ses membres et sur des subventions (provenant notamment de l’Ambassade américaine, de l’Association des traducteurs littéraires de France ou encore du Syndicat des agents littéraires). Puis elle découvre que la Société des Gens de Lettres (SGDL) envisage, en 1981, de « créer un prix de traduction qui serait l’équivalent US du “Baudelaire” » (lettre de Philippe Jaworski aux membres du jury rendant compte d’un entretien avec Jean Bassan, secrétaire général de la SDGL, 7 décembre 1981) qui récompense annuellement la meilleure traduction française d’une œuvre britannique. Après quelques négociations, la SGDL accepte de doter le Prix Coindreau pour partie, dès la première année. Puis, en 1993, la SAMEC s’associe à The Lois Roth Endowment Foundation dont l’objectif est de promouvoir et d’encourager le dialogue entre les nations et les cultures. À partir de cette date, le Prix Coindreau est sécurisé par un financement régulier accordé, d’une part, par la SGDL et, d’autre part, par The Lois Roth Endowment Foundation – un financement franco-américain tout trouvé pour ce prix de traduction aux enjeux transatlantiques. Le lauréat reçoit 15 000F annuels (2 000€ après 2001).
Pour sa première édition en 1981, outre les membres du bureau et Marc Chénetier qui y siègent es qualité, le jury est composé de Philippe Jaworski, Stéphane Lévy-Klein, Daniel Mauroc et Michèle Tran Van Khai. En tout, vingt-trois membres du jury se succèdent au fil des trente-cinq années pendant lesquelles le prix est décerné (voir la liste complète ci-dessous), en grande majorité des traducteurs et/ou professeurs d’université, puisque l’élection de la meilleure traduction repose sur la reconnaissance par les pairs. Comme c’est souvent le cas dans les prix littéraires, l’élection des nouveaux membres du jury se fait par cooptation. Plusieurs lauréats du Prix Coindreau intègrent le jury tels que Michel Lederer, Anne Damour ou encore Marc Amfreville. À cette liste, il est nécessaire d’ajouter Jacques Legris, François Billetdoux et Georges-Olivier Châteaureynaud : l’un après l’autre, ils siègent au jury du Prix Coindreau en tant que représentants de la SGDL. Le jury du Prix Coindreau se réunit régulièrement au fil de l’année afin de débattre des traductions en lice, lors de réunions organisées à la librairie Attica, à Paris, dans des restaurants, ou bien encore au domicile de certains des membres. Le vote final se tient traditionnellement à l’Hôtel de Massa, où résonnent les derniers arguments.
Sélection des traductions
Ces discussions nourries sont essentielles puisqu’il n’y a pas de critères officiels pour la sélection des traductions. Chaque année, le jury commence son travail avec une pile d’ouvrages considérable qui varie entre 50 et 90 traductions. L’abondance d’ouvrages à considérer explique pourquoi le Prix Coindreau se concentre sur la fiction, la poésie ou les essais, écartant d’office les rééditions, les nouvelles traductions d’anciens lauréats du prix, celles des membres du jury, les traductions d’un auteur déjà couronné par le Prix Coindreau, ainsi que celles ayant déjà reçu un prix littéraire dans l’année (document rédigé pour son successeur par Philippe Mikriammos au moment d’arrêter ses fonctions de secrétaire en 1993). Si, au début de l’existence du prix, la majeure partie des traductions que le jury se propose de considérer doivent être demandées aux éditeurs par le secrétaire du Prix Coindreau, plusieurs maisons d’édition se mettent rapidement à envoyer les livres de leur propre initiative. Il arrive même que des éditeurs contactent directement le secrétaire dans l’espoir de participer au prix. Quant aux traducteurs en lice, les membres du jury considèrent tout autant ceux qui publient leur première traduction (François Hirsch est ainsi couronné en 1989 pour Méridien de sang, de Cormac McCarthy) que ceux qui jouissent déjà d’une reconnaissance dans le champ : la qualité de la traduction prime avant toute autre chose.
Les traductions qui attirent l’attention du Prix Coindreau doivent témoigner d’un travail méticuleux : Philippe Mikriammos félicite par exemple le « vocabulaire très varié », le « très gros travail pour les notes » et la « grande aisance du style » chez un traducteur en lice pour le prix de 1985 (lettre de Philippe Mikriammos à Marc Chénetier, 25 novembre 1985). De plus, le texte devait être musicalement et stylistiquement fidèle à l’œuvre originale, preuve que le traducteur avait su se faire oublier pour faire place à la voix de l’auteur américain, comme en témoigne le commentaire de Marc Chénetier sur la traduction du recueil de nouvelles d’Anthony Doerr, Le Mur de mémoire, par Valérie Malfoy : « Qu’il y ait derrière ces beautés, cette fluidité, cette transparence, le superbe travail d’une traductrice, chacun l’oubliera aussi, ainsi qu’il est bon […] » (commentaire de Marc Chénetier figurant dans le fascicule des Grands Prix de Printemps 2014 de la SGDL).
Mettre en valeur une littérature novatrice
La principale ligne directrice des membres du jury est de couronner l’excellente traduction d’un ouvrage écrit en anglais américain et novateur. Ils se placent ainsi dans la continuité du travail de Maurice Edgar Coindreau, avec la volonté marquée de mettre en lumière des auteurs contemporains et une littérature sortant des sentiers battus. Il est, par exemple, significatif que près d’un quart des traductions primées sont publiées chez Christian Bourgois, éditeur qui « se situe à l’avant-garde de l’espace de la littérature traduite de l’anglais », comme l’écrit Gisèle Sapiro en 2008 (170). Les membres du Prix Coindreau sont en effet motivés par la découverte de nouvelles formes d’écriture, et autant que possible par la célébration d’ouvrages s’écartant de ce qu’ils considèrent comme une vision stéréotypée de la littérature états-unienne en France. Ainsi, Pèlerinage à Tinker Creek d’Annie Dillard, récit traduit par Pierre Gault et primé en 1991, est une œuvre que Mikriammos décrit comme étant « à cheval sur plusieurs genres » (document rédigé pour son successeur par Philippe Mikriammos au moment d’arrêter ses fonctions de secrétaire en 1993), et n’entrant pas dans les canons habituels. De même, en 2004 le choix du jury de primer la traduction, par Marie-Claire Pasquier, de L’Accordeur de piano de Daniel Mason surprend d’abord grandement Richard Arndt (Président de The Lois Roth Endowment Foundation), avant d’emporter son adhésion : « Nice book, azdored (sic.) it – but odd choice – first novel, unproven talent, and a most peculiar bit of distorted history. But then, what are novels for? » (mail de Richard Arndt à Marie-Claude Peugeot, 30 juin 2004).
Faire (re)connaître le métier de traducteur
Au-delà de considérations littéraires, le Prix Coindreau entend soutenir la cause des traducteurs. Dans une interview, Marc Chénetier parle de « tournant quasi historique » pour décrire la période du début des années quatre-vingt dans le domaine de la traduction en France (Bruguières) : les traducteurs commencent à revendiquer leurs droits, réclamant de meilleures conditions salariales, une meilleure reconnaissance de leur profession et de leur pratique comme un art à part entière, ainsi que la mention systématique de leur nom sur les ouvrages traduits.
Dans ce contexte, recevoir une distinction honorifique tel que le Prix Coindreau a un impact majeur non seulement sur les ventes de l’ouvrage mais aussi sur les lauréats eux-mêmes. Tout d’abord, les traducteurs récipiendaires du prix reçoivent une somme non négligeable. Le prix apporte ensuite de la visibilité à leur travail : à l’issue du vote, le secrétaire de la SAMEC diffuse le communiqué officiel annonçant le lauréat ainsi que la date et le lieu auxquels le prix sera décerné dans la presse spécialisée. Enfin, la cérémonie organisée en l’honneur du lauréat est un véritable moment de reconnaissance de son travail et les nombreuses lettres de remerciements qu’a reçues le jury témoignent de l’importance de cette gratification sur un plan social. En 1986, Brice Matthieussent, lauréat cette année-là pour l’ensemble de ses traductions, leur écrit ainsi : « Merci encore pour ce Prix qui me fait très plaisir et sert effectivement à sortir le traducteur de l’ombre » (lettre de Brice Matthieussent à Philippe Mikriammos, 26 mars 1986). Marie-Claire Pasquier, lauréate en 2004, évoque pour sa part le souvenir impérissable d’avoir été reconnue pour son travail, et elle écrit, avec une note d’humour : « […] merci d’avoir rendu cela possible, c’est un événement dont je me souviendrai quand je serai bien veille, le soir à la chandelle » (mail de Marie-Claire Pasquier à Marie-Claude Peugeot, 3 décembre 2004).
Les cérémonies de remise de prix, que Chénetier qualifie lui-même de « hautes en couleur » (Chénetier 80), sont également l’occasion, pour les lauréats, de rencontrer des collègues et confrères et de converser avec eux, une occasion appréciée de se sentir appartenir à une communauté, comme le démontre Béatrice Vierne, récipiendaire du prix en 1992 : « Heureuse d’avoir fait la connaissance d’autant de sympathiques collègues » (lettre de Béatrice Vierne à Philippe Mikriammos, 18 mai 1992). Le jury, les proches du lauréat, tous les agents du livre primé, les alliés et collaborateurs du prix ainsi que d’anciens récipiendaires sont tous conviés à célébrer le nouvel élu. Le but est également d’apporter de la visibilité au métier de traducteur afin d’inciter les plus jeunes à poursuivre dans cette voie. En 2003, par exemple, les étudiants du Diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de traduction littéraire professionnelle anglais-français de l’Université Paris-7 sont invités à venir assister à la remise du Prix Coindreau.
La littérature états-unienne à Paris et sur les routes de France
Le jury se distingue par sa volonté de décentraliser la remise du prix afin que ces moments, à la fois festifs et culturels, puissent rayonner partout en France. En 1989, le prix est, pour la première fois, décerné hors Paris : c’est l’Abbaye de Vinetz, à Châlons-sur-Marne, qui accueille la cérémonie couronnant François Hirsch. Dans la liste des invités, on remarque notamment le président de l’Université de Reims ainsi que l’académicien français, traducteur et fin connaisseur de la littérature états-unienne, Michel Mohrt. Jean-Pierre Richard, ancien lauréat ayant aussi assisté à la cérémonie, a par la suite adressé une lettre à Michel Gresset pour saluer « l’idée, l’initiative, l’audace, le dévouement nécessaires pour organiser [cette] journée » (lettre de Jean-Pierre Richard à Michel Gresset, 28 mai 1989).
En 1992, le jury décide de remettre son prix en Vendée, sur deux jours consécutifs, à l’occasion du centenaire de la naissance de Maurice Edgar Coindreau. La cérémonie a lieu à Fontenay-le-Comte, où Coindreau était mort deux ans plus tôt, et couronne Béatrice Vierne pour sa traduction de La Guerre de Sécession,de James McPherson, avant de laisser place à une lecture de passages de traductions de Coindreau lui-même, ainsi qu’à un récital de piano en son honneur, Coindreau ayant été un grand mélomane. Le lendemain, le jury se déplace à la Roche-sur-Yon pour assister, aux côtés de son neveu, Guy Coindreau, à l’inauguration officielle de la Rue Maurice Edgar Coindreau dans la ville qui l’avait vu naître
Deux ans plus tard, en 1994, le jury se transporte à Angers pour animer la cérémonie du prix, remis cette année-là à Michelle Herpe-Voslinsky pour Une longue journée de novembre et autres œuvres d’Ernest Gaines, dans une bibliothèque américaine comportant près de 20 000 ouvrages en langue anglaise. La remise de prix est suivie d’une lecture de textes en présence d’auteurs états-uniens tels que Mary Caponegro et Fred Chappell, et de leurs traducteurs. Le prix a également été décerné dans plusieurs autres bibliothèques et librairies faisant la part belle à la littérature américaine : The American Library in Paris (1995), The Village Voice (1998) et The Red Wheelbarrow (2003) à Paris, ou encore la Librairie Millepages de Vincennes fondée par le créateur du festival America, Francis Geffard (2000).
De plus, les membres du jury du Prix Coindreau déploient beaucoup d’énergie pour favoriser les échanges littéraires entre la France et les États-Unis, et ce notamment en organisant des « Journées de la littérature américaine contemporaine » au cours desquelles le prix est remis au lauréat. Deux journées sont ainsi organisées au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, en 1985 et 1991, et une demi-journée au Centre Pompidou en 2001, avec des tables rondes et des lectures parallèles d’œuvres originales et de leur traduction. En 1985, l’une des tables rondes a pour sujet : « Comment traduire l’anglais oral tel qu’on l’écrit aux États-Unis ? ». Une prestigieuse assemblée d’auteurs fait le déplacement jusqu’à Paris pour l’occasion : Robert Coover, Toni Morrison, Grace Paley, James Baldwin et Edmund White. Stanley Elkin, auteur de Marchand de liberté dont la traduction, signée par Jean-Pierre Carasso, reçoit le Prix Coindreau cette année-là, ne peut se joindre à eux. Un court article publié dans Le Monde et intitulé « Des Américains à Paris… » rend compte de l’immense succès de l’événement. Selon le journaliste présent lors de la journée, « il ne fut question que de littérature. Pas d’école, ni de chapelle, ni de théorie » (10 mai 1985). Une formule qui convient parfaitement au Prix Coindreau.
Photographies prises lors de la Journée de la littérature américaine contemporaine le 4 mai 1985 (de gauche à droite : Grace Paley, Toni Morrison, James Baldwin avec Marc Chénetier. Crédits: Simone Jaworski)
Le Prix Coindreau prend fin en 2016. Marc Chénetier, devenu président en 2010 et seul membre à être resté au sein du jury depuis les tout premiers jours, explique que « la prolifération des contraintes institutionnelles, la théâtralisation du milieu littéraire et les pressions de plus en plus fréquentes ou attendues nous ont paru menacer jusqu’à la crédibilité des prix dans un milieu désormais largement soumis à la marchandise » (entretien avec Bruguières). Les membres du jury choisissent de « finir en beauté », ajoute-t-il, plutôt que de compromettre leur projet. Jean-Yves Pellegrin est le dernier lauréat du Prix Coindreau pour sa traduction d’Orfeo de Richard Powers. Chénetier commente, dans une belle synthèse de ce que le Prix Maurice Edgar Coindreau incarne pour la dernière fois :
[…] traduire Powers expose à des difficultés aussi techniques que stylistiques, et l’univers musical qui se déploie dans Orfeo exige de subtils et diverses virtuosités. Jean-Yves Pellegrin en fait si brillamment preuve que l’on se prend à songer, lisant ce roman, qu’il faudrait bien qu’un jour il soit traduit en anglais… Qu’un éditeur témoigne aussi que demeurent le goût et le courage de la nouveauté à contre-mode, ne saurait non plus trahir ce qu’a toujours voulu récompenser le Prix Coindreau. (fascicule des Grands Prix de la SGDL 2016)
Lauréats du Prix Maurice Edgar Coindreau :
1982
Yves DI MANNO
Paterson de William Carlos Williams (Flammarion)
1983
Jean-Pierre RICHARD
Ryder de Djuna Barnes (Christian Bourgois)
1984
Suzanne NÉTILLARD
Le léopard des neiges de Peter Matthiessen (Gallimard)
1985
Jean-Pierre CARASSO
Marchand de liberté de Stanley Elkin (Alinéa)
1986
Brice MATTHIEUSSENT
Bandini et Rêves de Buster Hill de John Fante (Christian Bourgois)∙ Catch 22 de Joseph Heller (Grasset)∙ Le dragon et le tigre de David Payne (Presses de la Renaissance)
1987
Patrice REPUSSEAU
Précieuse porte de William Goyen (Arcane 17)
1988
Bernard TURLE
L’Ombre d’une présence de William Spackman (Quai Voltaire)
1989
François HIRSCH
Méridien de Sang de Cormac McCarthy (Gallimard)
1990
Claire MALROUX
Poèmes de Emily Dickinson (Belin)
1991
Pierre GAULT
Pèlerinage à Tinker Creek de Annie Dillard (Christian Bourgois)
1992
Béatrice VIERNE
La Guerre de Sécession de James McPherson (Robert Laffont)
1993
Michel LEDERER
L’Hiver dans le sang de James Welch (Albin Michel)∙ Ange de Harold Brodkey (Grasset)
1994
Michelle HERPE-VOSLINSKI
Une longue journée de novembre de Ernest Gaines (Liana Lévi)
1995
Paol KEINEG
Le Monde, le sans monde de William Bronk (Circé)
1996
Jean PAVANS
Les Chemins parcourus de Edith Wharton (Flammarion)
1997
Bernard HOEPFFNER
Red le Démon de Gilbert Sorrentino (Christian Bourgois)
1998
Michèle ALBARET-MAATSCH
Attrape-flèche, Mississippi de Lewis Nordan (Rivages)
1999
Anne WICKE
Le Fleuve et l’enfant de Chris Offutt (Mercure de France)
2000
Anne DAMOUR
Les Heures de Michael Cunningham (Belfond)
2001
Françoise CARTANO
Martin Dressler, ou la vie d’un rêveur américain de Steven Millhauser (Albin Michel)
2002
Sabine PORTE
Au Présent de Annie Dillard (Christian Bourgois)
2003
CLARO
La Maison des feuilles de Mark Z. Danielewski (Denoël)∙ Le Courtier en tabac de John Barth (Le Serpent à Plumes)
2004
Marie-Claire PASQUIER
L’Accordeur de piano de Daniel Mason (Plon)
2005
Antoine CAZÉ
Une boîte d’allumettes et La Taille des pensées de Nicholson Baker (Christian Bourgois)
2006
Marc AMFREVILLE
Le livre du sel de Monique Truong (Rivages)
2007
Agnès DESARTHE
Les Papiers de Puttermesser de Cynthia Ozick (L’Olivier)
2008
France CAMUS-PICHON
Le Musée des poissons morts et Orphelins de Charles d’Ambrosio (Albin Michel)
2009
Serge CHAUVIN
Le colosse de New York et Apex de Colson Whitehead (Gallimard)
2010
Laurence VIALLET
La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao de Junot Diaz (Plon)
2011
Jacques MAILHOS
Désert solitaire de Edward Abbey (Gallmeister)
2012
Pierre DEMARTY
Les foudroyés de Paul Harding (Le Cherche Midi)
2013
Nicolas RICHARD
Enig Marcheur de Russell Hoban (Monsieur Toussaint Louverture)
2014
Valérie MALFOY
Le Mur de mémoire de Anthony Doerr (Albin Michel)
2015
Hélène HINFRAY
Une histoire du monde sans sortir de chez moi de Bill Bryson (Payot & Rivages)
2016
Jean-Yves PELLEGRIN
Orfeo de Richard Powers (Le Cherche Midi)
Composition du jury du Prix Maurice Edgar Coindreau depuis sa fondation
Michel Gresset (président de 1981 à 2006)
1982-2005
Marc Chénetier (président de 2010 à 2016)
1982-2016
Philippe Jaworski
1982-1985
Didier Coupaye (trésorier de 1981 à 2007)
1982-2007
Philippe Mikriammos (secrétaire de 1981 à 1994)
1982-1995
Michèle Tran Van Khai
1982-1986
Daniel Mauroc
1982-1983
Stéphane Lévy-Klein
1982-1984
Jean Delaite
1984-1990
Sophie Mayoux
1985-1993
Marie-France de Palomera
1986-1994
Catherine Martin-Zay
1991-2014
Marie-Claude Peugeot (secrétaire de 1994 à 2016)
1993-2016
Isabelle Reinharez
1995-2000
Michel Lederer
1995-2016
Anne Wicke
2004-2013
Anne Damour (trésorière de 2007 à 2016)
2001-2016
Jean-Pierre Richard (président 2006 à 2010)
2006-2010
Bernard Hoepffner
2007-2013
Antoine Cazé
2010-2016
Marc Amfreville
2010-2016
Agnès Desarthe
2013-2016
Sabine Porte
2013-2016
Notice et bibliographie établies par Marion Bruguières - Diplômée du Master Etudes Culturelles, Parcours Monde Anglophone, Aix-Marseille Université
Pour citer cette notice : Notice Prix Maurice Edgar Coindreau (1981-2016) par Marion Bruguières, Dictionnaire des Passeurs de la Littérature des États-Unis, mise en ligne le 13 novembre 2023 - dernière modification le 13 janvier 2024, url : https://dicopalitus.huma-num.fr/notice/prix-maurice-edgar-coindreau-1981-2016/
Bibliographie
Les lettres et documents qui ont servi pour l’écriture de cette notice sont conservés dans les archives du Prix Maurice Edgar Coindreau détenues par le LERMA (Laboratoire d’études et de recherche sur le monde anglophone), à Aix-Marseille Université.
BRUGUIÈRES, Marion et Marc CHÉNETIER. « Entretien avec Marc Chénetier ». Mars 2019. Non publié.
BRUGUIÈRES, Marion. « Le Prix Maurice Edgar Coindreau (1981-2016) : Ouvrir la voix aux lettres américaines et à leurs traducteurs en France. Étude des archives du jury ». Mémoire de 2e année, master Études culturelles, Parcours monde anglophone, sous la direction de Sophie Vallas et Cécile Cottenet, soutenu le 01 décembre 2020 à Aix-Marseille université.
COINDREAU, Maurice Edgar. Mémoires d’un traducteur. Entretiens avec Christian Giudicelli. Paris : Gallimard, 1992.
GRESSET, Michel. « Préface ». Coindreau, Maurice Edgar. Maurice Edgar Coindreau, Mémoires d’un traducteur. Entretiens avec Christian Giudicelli. Paris : Gallimard, 1992, I-XV.
SAPIRO, Gisèle (dir.). Translatio. Le marché de la traduction en France à l’heure de la mondialisation. Paris : CNRS éditions, 2008.
Z. N. « Des Américains à Paris… ». Le Mondedes livres, 10 mai 1985, p. 17.