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Voix américaines (1996-2004)

Types de médias

Crédits : (c) Belin

Naissance et ambition d’une collection

La collection « Voix américaines » a été créée par Marc Chénetier aux éditions Belin, en 1996. Belin, maison d’édition connue avant tout pour sa collection de manuels et d’ouvrages scolaires, édite également des revues universitaires dont celle de l’Association française d’études américaines (AFEA), la Revue française d’études américaines (RFEA), cofondée par Chénetier. Dans un entretien de 2015, ce dernier se souvient d’avoir exposé son projet de collection à Marie-Claude Brossolet, alors à la tête de Belin, dont l’objectif était le suivant : « L’idée – modeste évidemment ! – était de revisiter toute la littérature américaine, et de changer l’image de cette littérature en France. Ce n’est pas possible de rester avec Hemingway et Steinbeck toute sa vie, en ajoutant simplement Auster, Banks et Morrison » (§151). Afin d’ouvrir la littérature des États-Unis aux lecteurs français et, grâce à un vaste programme panoramique, de leur présenter des auteurs et des œuvres peu connus, voire inconnus, Chénetier propose un format de type « Que Sais-je » de 128 pages, et un rythme de publication de deux volumes par an. Belin accepte en demandant néanmoins de porter le chiffre à huit volumes par an.

Structure des volumes

Chénetier choisit alors, avec l’équipe de Belin, la maquette, les couleurs et la présentation de ces petits volumes : une première de couverture divisée en deux, avec un portrait ou une photographie de l’auteur, en gros plan et en noir et blanc, dans la partie haute et, dans la partie basse, son nom sur un fond coloré, un fin ruban rouge portant le titre de la collection, « Voix américaines », matérialisant la séparation. En huit à neuf lignes, la quatrième de couverture donne une idée précise de l’auteur au cœur de chaque volume ainsi que de l’angle sous lequel il est abordé. La page de titre affiche le sous-titre (que la première de couverture ne comporte pas), le plus souvent une expression remarquablement éclairante, qui oriente la lecture en soulignant, pour chaque étude, la perspective choisie, que la pertinence le dispute souvent à l’élégance : ainsi, les titres placent parfois l’auteur dans le contexte de la littérature des États-Unis (John Steinbeck. L’Eden perdu ; John Updike. La nostalgie de l’Amérique ; John Ashbery. À contre-voix de l’Amérique) ou de leur géographie personnelle (Shelby Foote. Un sudiste au carré) ; bien souvent, ils mettent l’accent sur la singularité de l’écriture même (Gertrude Stein. Le sourire grammatical ; William Gaddis. L’alchimie de l’écriture ; Jack Kerouac. Le verbe vagabond ; Walter Abish. L’arpenteur du langage ; e.e. cummings ou la minuscule lyrique) ; tout aussi fréquemment, ils nouent une contradiction (James Baldwin. L’évidence des choses qu’on ne dit pas ; Thomas Pynchon. L’approche et l’esquive ; Henry David Thoreau. Paradoxes d’excentrique ; Steven Millhauser. La précision de l’impossible ;Ralph Ellison. La musique de l’invisible) ou encore laissent le lecteur aux prises avec une image inoubliable (Nathanael West. Poétique de l’ecchymose ; Flannery O’Connor. In extremis).

L’ouvrage est ensuite structuré en chapitres et comporte, à la fin, une bibliographie sélective ainsi qu’une éventuelle annexe éclairant le lecteur sur un point spécifique à l’écrivain. Si bien des auteurs de ces petits volumes choisissent d’inclure une brève notice chronologique retraçant simplement les principales étapes de la vie de leur sujet, d’autres s’adaptent à leur étrange existence : ainsi, on trouve une chronologie intitulée « Deux ou trois choses que l’on sait de Pynchon » pour l’auteur sans doute le plus mystérieux de la collection, ou encore un fort utile « Tableau des pseudonymes » à la fin de l’ouvrage consacré à Kerouac.

Une collection de 63 volumes

La collection « Voix américaines » compte 63 volumes et balaye une période qui va de la fin du XVIIIe siècle, avec Saint-John de Crèvecœur ou Charles Brockden Brown, par exemple, jusqu’aux auteurs les plus contemporains tels que Toni Morrison, Philip Roth, William Gaddis, John Edgar Wideman ou Robert Coover. Bien qu’essentiellement consacrée à la fiction, elle inclut également des poètes (Walt Whitman, Gertrude Stein, John Ashbery, William Carlos Williams, e.e. cummings) et des dramaturges (Arthur Miller, Thornton Wilder). Treize ouvrages sont consacrés à des écrivaines : Toni Morrison et Gertrude Stein entrent dans la collection dès la première année, puis, au fil des ans, sont suivies par Willa Cather, Grace Paley, Eudora Welty, Carson McCullers, Edith Wharton, Louisa May Alcott, Kate Chopin, Toni Cade Bambara, Elizabeth Spencer et Flannery O’Connor.

Conformément à l’ambition qui était celle de Chénetier à la naissance du projet, la collection donne à lire des ouvrages à la fois érudits et accessibles à un lectorat d’amateurs. Les monographies, denses et le plus souvent lumineuses, présentent, toutes périodes confondues, des auteurs déjà consacrés en France et d’autres qui le sont beaucoup moins : « Il y a des gens pas très connus, dans la collection. Louisa May Alcott, Shelby Foote et Thornton Wilder ne font pas la première des journaux tous les jours. Et il y avait de nombreux contemporains, Hawkes, Gass, Abish… », note Chénetier (§151). Et en effet, si l’on peut penser que les volumes consacrés à des auteurs du XXe siècle dont les noms étaient familiers des lecteurs français (Steinbeck, Kerouac, McCullers, Fitzgerald, Nabokov, Roth, Faulkner ou encore Carver) vont trouver un écho favorable, il en va différemment pour ceux qui proposent des gros plans sur Crane, Ashbery, Purdy, Barthelme, Gaddis ou Elkin : certes, la littérature des États-Unis au tournant du XXIe siècle a le vent en poupe, mais les attentes des lecteurs et un certain nombre de clichés véhiculés dans le paysage éditorial freinent la diffusion d’œuvres moins faciles à ranger dans des catégories éprouvées – la Génération perdue de l’entre-deux-guerres, les écrivains médiatisés aux voix autofictionnelles comme Roth ou Auster – , et d’auteurs aux textes plus déroutants ou exigeants.

« Voix américaines » se caractérise également par son ouverture à plusieurs générations d’universitaires. Marc Chénetier incarne, à la fin des années 1990, l’un des passeurs les plus influents en ce qui concerne la littérature des États-Unis en France : professeur à l’ENS-Fontenay puis à Paris 7-Denis Diderot, traducteur, auteur d’une étude sur la littérature très contemporaine qui fait autorité (Au-delà du soupçon. La nouvelle fiction américaine de 1960 à nos jours, Seuil, 1989), il occupe une place idéale pour mobiliser des collègues confirmés avec lesquels il travaille parfois depuis des décennies mais aussi d’autres, plus jeunes, qui débutent leur carrière et que la collection accueille avec enthousiasme : « Ça a été une aventure superbe qui m’a permis de mêler des générations d’auteurs, et d’auteurs sur les auteurs », dit-il rétrospectivement. « Ça a permis aussi à beaucoup de jeunes chercheurs de faire un premier livre, et c’était chouette de leur mettre le pied à l’étrier ». À la liste d’universitaires, français ou étrangers (Jean-François Chassay, Bertrand Gervais, Pascale Voilley) et spécialistes de diverses époques, s’ajoutent les noms de Bernard Hoeppfner et Thierry Gillybœuf, tous les deux écrivains et traducteurs.

Réception de la collection

En dépit de l’impressionnante fresque qu’elle propose à un prix défiant toute concurrence (moins de 10 euros le volume), la collection « Voix américaines » ne reçoit pas le succès qu’elle mérite. Les ventes restent modestes, concernent surtout des auteurs déjà connus des lecteurs français, et l’effet d’entraînement escompté ne se produit pas, au grand regret de Chénetier :

Tous les ans, je reçois le tableau des ventes. Qu’est-ce qu’on vend ? Eh bien, les livres sur les auteurs qui se vendent en France, comme d’habitude. Le seul qui a été réimprimé, je crois, c’est le beau livre d’André Bleikasten sur Philip Roth. Après, ceux qui ont été le mieux vendus, c’est le Dos Passos et le Toni Morrison. Les autres, que personne ne connaît, personne ne va voir qui c’est. Le Kerouac, oui, quelques-uns, le Auster. Mais les autres, les méconnus… […] Si on est un peu curieux, on va voir de qui il s’agit, et puis on va lire un ou deux romans. Mais non, ceux-là, personne ne veut les connaître, apparemment. Le superbe Gaddis de Brigitte Félix, on en a vendu un nombre dérisoire. C’est dommage, il y a des livres magnifiques dans cette collection. (§151)

Aujourd’hui, une partie seulement des volumes demeurent à la vente, tandis que les autres, épuisés, ne sont pas réimprimés. La collection, que bien des bibliothèques universitaires ont acquise, fait le bonheur des étudiants et des chercheurs, mais ne parvient pas à conquérir ce lectorat français pourtant féru de littérature des États-Unis. Les derniers volumes paraissent en 2004, Belin mettant fin à l’aventure. Chénetier garde un souvenir douloureux du coup d’arrêt qui lui est signifié assez brutalement, le milieu de l’édition traversant à l’époque une crise qui n’arrange rien :

J’étais parti pour le reste de mon existence ; je m’étais promis d’en faire un pour le numéro 50 (j’ai fait le Millhauser à ce moment-là) et un autre pour le numéro 100, et ainsi de suite. Ça a duré huit ans, et puis la crise est arrivée, et on m’a dit que la collection s’arrêtait pour raisons économiques. Apparemment, je menaçais quand même de couler la maison… J’ai mendié un sursis de six mois pour finir les volumes en cours, et puis ça a été fini. J’en avais cinquante autres en préparation ou planifiés quand ça s’est terminé. Je me revois encore écrire un matin à tous les auteurs à venir, pour leur annoncer la nouvelle. Une des journées noires de ma vie. (§151)

Pourtant, « Voix américaines » reçoit de beaux hommages, à l’image de celui que l’écrivain Brian Evenson lui rend depuis les États-Unis, en 2003, dans le magazine numérique Rain Taxi, dédié à la promotion de toutes formes de littérature novatrice. Evenson écrit ce texte après avoir consulté le volume sur Robert Coover, à qui il consacre lui-même un ouvrage, et constaté que, si bref soit-il, il est le seul à débattre de certains romans de l’écrivain et à lui offrir des idées auxquelles il peut confronter les siennes. Après une introduction sur les mystères de la reconnaissance littéraire, Evenson suggère que l’estimation de la valeur d’un écrivain ou d’un ouvrage repose sur le « test du temps » (quelle qu’ait été leur réception à l’époque de la parution, les bons livres demeurent, les mauvais disparaissent) ou sur un changement de perspective que peut offrir, par exemple, l’étranger : comment lit-on et parle-t-on de la littérature des États-Unis en dehors des États-Unis ? L’article est alors dédié à la collection de Chénetier, qu’il présente comme un universitaire et un critique littéraire dont l’ouvrage traduit aux États-Unis (Beyond Suspicion: New American Fiction Since 1960, University of Pennsylvania Press) est l’une « des meilleures études disponibles sur la littérature américaine des années 60, 70 et 80 », notamment grâce à l’attention que Chénetier porte « au texte et à la langue ». La rigueur de la démarche de Chénetier se retrouve dans la collection qu’il dirige, avance alors Evenson : « exigeants », offrant « un aperçu assez précis de chaque auteur accompagné d’analyses soignées de ses œuvres principales et de sa réception critique », les volumes « refusent d’abêtir leurs lecteurs », contrairement à ce dont une collection équivalente publiée aux États-Unis se rend coupable, à ses yeux, en faisant de l’étudiant de première année son lecteur cible. Evenson termine sa recension en soulignant la présence, dans la collection, d’écrivains sur lesquels peu ou même rien n’a jamais été publié aux États-Unis – Guy Davenport, par exemple, écrivain respecté mais qui « déroute » ses concitoyens et qui, parce qu’il « n’entre pas facilement dans les cases américaines », est injustement ignoré. Il conclut sur « le sérieux et le discernement » d’une collection qui, en mettant l’accent sur le style de chaque écrivain, reconnaît la valeur de cette littérature bien au-delà de ses frontières nationales.

L’analyse de Brian Evenson rend parfaitement compte de la position qui a toujours été celle de Chénetier au fil de sa carrière, et que sa collection reflète : toute littérature a besoin de points de vue extérieurs qui puissent en proposer des lectures et des analyses en dehors de tout schéma local ou de toute mode passagère. Telle a été la motivation à l’origine de la création de l’AFEA ou de celle de l’EAAS (European Association of American Studies), auxquelles Chénetier a pris part. Et ce que « l’école française » peut apporter à la littérature des États-Unis, c’est avant tout ce regard minutieux porté au grain du texte, à la langue, au style. Aux voix américaines.

Collection « Voix américaines » (par ordre chronologique)

Chassay, Jean-François. Robert Coover. L’écriture contre les mythes. 1996.

Grimal, Claude. Gertrude Stein. Le sourire grammatical, 1996.

Maniez, Claire. William Gass. L’ordre de la voix, 1996.

Raynaud, Claudine. Toni Morrison. L’esthétique de la survie, 1996.

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Bandry, Michel. Erskine Caldwell. Humour et misère, 1997.

Cristofovici, Anca. John Hawkes. L’enfant et le cannibale, 1997.

Félix, Brigitte. William Gaddis. L’alchimie de l’écriture, 1997.

Thomas, Claudine. Norman Mailer. Le complexe d’Osiris, 1997.

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Batt, Noëlle. Grace Paley. Conteuse des destins ordinaires, 1998.

Carmignani, Paul. Shelby Foote. Un sudiste au carré, 1998.

Cochoy, Nathalie. Ralph Ellison. La musique de l’invisible, 1998.

Hoeppfner, Bernard. Guy Davenport. L’utopie localisée, 1998.

Morel, Jean-Pierre. John Dos Passos. Multiplicité et solitude, 1998.

Perrin-Chenour, Marie-Claude. Willa Cather. L’écriture de la Frontière, la frontière de l’écriture, 1998.

Profit, Marie-Claude. James Purdy. Les cauchemars de papier, 1998.

Sammarcelli, Françoise. John Barth. Les bonheurs d’un acrobate, 1998.

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Agosto, Marie-Christine, Richard Brautigan. Les fleurs du néant, 1999.

Antoine, Josée. Cynthia Ozick. La trace de l’escargot, 1999.

Chard-Hutchinson, Martine. Bernard Malamud. La parole suspendue, 1999.

Gilbert, Georges-Claude. Carson Mc Cullers. Amours décalées, 1999.

Granger, Michel. Henry David Thoreau. Paradoxes d’excentrique, 1999.

Le Pellec, Yves. Jack Kerouac. Le verbe vagabond, 1999.

Pitavy-Souques, Danièle. Eudora Welty. Les sortilèges du conteur, 1999.

Verley, Claudine. Raymond Carver. Des nouvelles du monde, 1999.

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Amfreville, Marc. Charles Brockden Brown. La part du doute, 2000.

Béghain, Véronique. John Cheever. L’homme qui avait peur de son ombre, 2000.

Bouzonviller, Elizabeth. Francis S. Fitzgerald. Écrivain du déséquilibre, 2000.

Cazé, Antoine. John Ashbery. À contre-voix de l’Amérique, 2000.

Grandjeat, Yves-Charles. John Edgar Wideman. Le feu et la neige, 2000.

Happe, François. Don DeLillo. La fiction contre les systèmes, 2000.

Lemardeley, Marie-Christine. John Steinbeck. L’Eden perdu, 2000.

Raguet-Bouvard, Christine. Vladimir Nabokov. La poétique du masque, 2000.

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Blake, Nancy. Robert Steiner. La rhétorique de la passion, 2001.

Bleikasten, André. Philip Roth. Les ruse de la fiction, 2001.

Bruyère, Claire. Sherwood Anderson. Le grotesque tendre, 2001.

Gillybœuf, Thierry. Thornton Wilder. L’homme qui a aboli le temps, 2001.

Grignard, Christine. Arthur Miller. La voix dérangeante, 2001.

Ullmo, Anne. Edith Wharton. La conscience entravée, 2001.

Voilley, Pascale. Louisa May Alcott. Petites filles modèles et femmes fatales, 2001.

Wicke, Anne et Simone Chambon. Jack London. Entre chien et loup, 2001.

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Alfandary, Isabelle. e.e. cummings ou la minuscule lyrique, 2002.

Antolin, Pascale. Nathanael West. Poétique de l’écchymose, 2002.

Athenot, Éric. Walt Whitman. Poète-cosmos, 2002.

Carlet, Yves. Stephen Crane. Les couleurs de l’angoisse, 2002.

Gervais, Bertrand. Donald Barthelme. Critique de la vie quotidienne, 2002.

Mathé, Sylvie. John Updike. La nostalgie de l’Amérique, 2002.

Moisy, Amélie. Thomas Wolfe. L’épopée intime, 2002.

Perrin-Chenour, Marie-Claude. Kate Chopin. Ruptures, 2002.

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Bandry, Michel. Elizabeth Spencer. Du sud au monde, 2003.

Bauer, Sylvie. Walter Abish. L’arpenteur du langage, 2003.

Chénetier, Marc. Steven Millhauser. La précision de l’impossible, 2003.

Duperray, Annick. Paul Auster. Les ambiguïtés de la négation, 2003.

Le Fustec, Claude. Toni Cade Bambara. Entre militantisme et fiction, 2003.

Pire, Béatrice. Hart Crane. L’âme extravagante, 2003.

Pothier, Jacques. William Faulkner. Essayer de tout dire, 2003.

Tissut, Anne-Laure. Paul West. La prose à sensations, 2003.

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Aji, Hélène. William Carlos Williams. Un plan d’action, 2004.

Battesti, Anne. Thomas Pynchon. L’approche et l’esquive, 2004.

Bleikasten, André. Flannery O’Connor. In extremis, 2004.

Chevignard, Bernard. Michel Saint-John de Crèvecœur. Au miroir de la mémoire, 2004.

Depardieu, Benoît. James Baldwin. L’évidence des choses qu’on ne dit pas, 2004.

Lévy, Claude. Saul Bellow. Un regard décalé, 2004.

Pughe, Thomas. Stanley Elkin. La comédie moderne, 2004.

Notice et bibliographie établies par Sophie VallasProfesseure de littérature américaine, Aix-Marseille Université
Pour citer cette notice : Notice Voix américaines (1996-2004) par Sophie Vallas, Dictionnaire des Passeurs de la Littérature des États-Unis, mise en ligne le 20 janvier 2025 - dernière modification le 4 mars 2025, url : https://dicopalitus.huma-num.fr/notice/voix-americaines-1996-2004/ 

Bibliographie

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